​Alors que j’avais été appelé pour venir soigner une vache en fièvre de lait, Alain, éleveur d’une centaine de vaches laitières Prim’Holstein, me parle d’un problème de boiterie qui prend de l’ampleur. Depuis qu’il a acheté cinq nouvelles vaches trois semaines auparavant, vaches qui semblaient en parfaite santé, il a remarqué un taux de boiterie croissant.

Les animaux touchés marchent « en pince » (reportent leur poids sur l’avant des onglons), comme sur des œufs. Ces boiteries sont intermittentes, aussi bien en termes d’animal atteint que de membre touché. Il a déjà essayé de les traiter avec des anti-inflammatoires et antibiotiques, mais sans grand succès global.

Après avoir perfusé la vache pour laquelle j’étais venu, je vais soulever quelques pieds pour essayer de visualiser de potentielles lésions. 

La maladie de Mortellaro

La maladie de MortellaroSur chaque vache boiteuse, je mets en évidence une lésion assez douloureuse localisée sur la couronne (zone de peau située juste au-dessus de l’onglon), côté talon ou en position interdigitée. C’est une ulcération superficielle, à la surface rugueuse, ressemblant à la surface d’une fraise.

Cette lésion est caractéristique d’une pathologie appelée dermatite digitée ou maladie de Mortellaro.

L’origine de cette pathologie est encore floue aujourd’hui, mais il y aurait une composante infectieuse (avec l’intervention de bactérie du genre Treponema), infection seulement possible si certains facteurs environnementaux dégradent la peau, comme une forte humidité de la litière, une mauvaise hygiène, des déséquilibres alimentaires… 

Dans l’immense majorité des cas, c’est une maladie « qu’on achète », c’est-à-dire qu’on introduit dans l’élevage à l’occasion d’achat d’animaux ; d’autant plus que c’est une maladie très contagieuse (l’animal touché répand l’agent infectieux partout où il passe). On considère d’ailleurs qu’une fois la maladie dans le troupeau, l’objectif d’éradication est quasiment impossible mais on cherche plutôt une stabilisation du taux d’animaux touchés en-dessous des 20%.

Le spray Repiderma, une alternative aux antibiotiques

Je conseille alors à Alain, dans la mesure où il devra gérer cette maladie sur le long terme, d’utiliser le spray Hoof-Fit Repiderma, qui ne contient pas d’antibiotique. Dans le contexte actuel de réduction de l’utilisation de ce genre de molécule, il est fortement recommandé, quand cela est possible, d’utiliser une alternative aux antibiotiques, dans le but de limiter au maximum la survenue de résistance bactérienne. Ce phénomène tend à sélectionner, à chaque utilisation d’antibiotique, les bactéries qui ont la capacité de résister à ces molécules.

Moins les antibiotiques seront utilisés, plus ils auront de chance d’être efficaces quand leur utilisation sera indispensable.    

La composition du spray Repiderma

Le spray Repiderma est composé de cuivre et de zinc. Ces deux éléments stimulent la cicatrisation de l’épithélium en favorisant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, et le cuivre possède également des propriétés antiseptiques.

Ces ions minéraux sont :

  • Chélatés, c’est-à-dire qu’ils se retrouvent sous forme de complexes stables, qui, contrairement aux minéraux traditionnels, sont absorbés beaucoup plus facilement par la peau. 
  • Micronisés, c’’est-à-dire qu’ils sont « broyés » en de minuscules particules de 3 micromètres (25 000 fois plus petit qu’un grain de sable). Leur absorption et leur pénétration en profondeur se fait alors très rapidement.

On a testé : Repiderma Spray

Grâce à sa texture relativement visqueuse, le produit ne coule pas et forme une couche qui assure un contact étroit avec la peau pendant au moins 3 jours. Les minéraux sont alors actifs sur, à l’intérieur et sous la peau (épiderme et derme). 

Conseils d'utilisation du spray Repiderma sur ses vaches

  1. Il faut bien secouer la bombe.
  2. Puis asperger la surface à traiter à une distance de 15-20 cm. 
  3. L'application est à réaliser 1 à 2 fois par semaine jusqu’à cicatrisation complète de la peau. Une bombe permet de délivrer 90 à 100 applications.

Il est aussi possible de traiter tout le troupeau en métaphylaxie (traitement d’un ensemble d’animaux lorsque quelques cas d’une maladie ont été diagnostiqués) en cas de flambée des lésions. Il est plutôt recommandé à ce moment-là d’opter pour une présentation du produit en bidon de 5L, plus économique à grande échelle, à appliquer à l’aide d’un pulvérisateur sur les 4 pieds des vaches.

Alain me dit quelques temps après que ses vaches boitent bien moins grâce à l’application massive du spray sur toutes les vaches boiteuses. De plus, il est dorénavant extrêmement vigilant sur la santé des pieds de ses animaux, et applique couramment le spray Repiderma deux fois par semaine dès les premiers signes d’inflammation digitée.​