Nous avons vu dans le billet sur « La fièvre de lait chez la vache laitière » que plusieurs stratégies alimentaires étaient possibles pour prévenir cette pathologie (diminution des apports en calcium, acidification de la ration +/- injection de vitamine D).

La supplémentation en calcium au vêlage​

Quel que soit la stratégie mise en œuvre durant le tarissement, il est recommandé de distribuer une ration riche en calcium et/ou de supplémenter la vache en calcium durant les 48h entourant le vêlage. En effet, c’est durant cette période que l’organisme va subir un brusque changement métabolique, représenté par une importante exportation de calcium vers la mamelle (et ce, surtout si la préparation au 2e mois de tarissement a été insuffisante). Le calcium étant indispensable au bon fonctionnement des fibres musculaires, une chute de la calcémie chez la vache en post-partum provoquera comme principal symptôme une incapacité à se relever, pouvant lui être fatale.

Il est donc préconisé de distribuer du calcium par voie orale, facilement et rapidement assimilable par l’organisme. L’administration de ce calcium induit un pic de la calcémie 30 minutes après, et cette hausse se maintient pendant environ 10 heures.

Il est à noter qu’il existe des fièvres de lait atypiques pour lesquelles une carence en magnésium vient aggraver l’hypocalcémie. En effet, le magnésium active la mobilisation du calcium osseux par l’intermédiaire de la vitamine D, ce qui fait défaut lors de ce type particulier de fièvre de lait.

La composition du Caltonil​

Le Caltonil est un gel qui est spécialement conçu pour la supplémentation en calcium autour du vêlage. Il contient :

  • Du calcium, sous forme de :
    • Formiate. Contrairement au chlorure de calcium, forme de calcium la mieux absorbée par l’intestin mais très caustique, le formiate de calcium respecte mieux les tissus digestifs. Il est rapidement absorbé par l’intestin, et en quantité importante.La composition du Caltonil qui lutte contre les fièvres de lait
    • Propionate. Cette forme est également moins irritante que le chlorure de calcium. Le calcium sous cette forme est par contre absorbé plus lentement, ce qui le rend complémentaire du formiate sur le plus long terme. On peut donc apporter des doses plus importantes.
  • Du magnésium, pour compenser une potentielle carence qui compliquerait la pathologie, comme vu précédemment. Il se présente sous forme de chlorure, ce qui permettra de plus une légère acidification du contenu intestinal, et donc une meilleure absorption de calcium.
  • De l’énergie grâce au propylène glycol et au propionate. En effet, les vaches en hypocalcémie ont 9 fois plus de chance de développer une cétose (ou acétonémie), liée à un déficit énergétique en début de lactation. Ces deux molécules étant des précurseuses du glucose, cet apport contribue à diminuer ce risque. De plus, le propylène glycol favorise l'amélioration du tonus musculaire et la reprise plus rapide de l'appétit.

Le Caltonil présente en outre plusieurs avantages du point de vue technique :

  • Sa texture en gel épais permet une bonne administration par l’éleveur et une bonne déglutition par l’animal, limitant le risque de « fausse route ».
  • Il présente également une bonne appétence étant donné l’absence de produit irritants et par le goût aromatisé de noix de coco. 

On peut utiliser le Caltonil :

  • En prévention d’hypocalcémie au vêlage selon le protocole suivant :

Faire avaler une dose de 500 ml environ 12h avant vêlage, juste après celui-ci, 12h après, et 24h après si la vache est à risque (3e à 6e lactation, vache haute productrice, historique de fièvre de lait après les vêlages précédents).

  • En complément d'une thérapie calcique intraveineuse : une dose de 500 ml 2 à 3 heures après la perfusion de calcium, puis 12 à 15 h plus tard.

La prévention et la gestion de la fièvre de lait en élevage laitier est un incontournable.

En effet, en plus de fragiliser les animaux, elle représente une perte financière loin d’être négligeable. Aux USA, son coût est estimé à 330 $ par cas, ce coût tenant compte du traitement et de la perte de lait sur l’ensemble de la lactation (pouvant dépasser les 300 kg de lait).

A cela s’ajoute les coûts liés à ses potentielles complications (cétose, non délivrance, dilatation / déplacement de caillette, mammites…). Enfin, la fièvre de lait réduit la durée de vie productive de la vache. 

Pour en savoir plus sur la fièvre de lait :