Votre chien garde son front appuyé contre le mur pendant plusieurs minutes ; ce comportement qui pourrait faire rire est à prendre très au sérieux. C’est le signe d’une urgence médicale grave. Il signe très probablement une douleur cérébrale intense que votre petit compagnon cherche peut-être à soulager.

Quels sont les signes qui peuvent accompagner le « pousser au mur »

Ce qu’il faut surveiller sont les modifications de l’appétit (dysorexie), la prise de boisson, la modification de la vigilance (c’est-à-dire une variation des phases de veille), troubles du sommeil, une perte de la vision, une désorientation, un tournis en rond sur un cercle, une faiblesse généralisée, des convulsions puis dans les cas plus avancés, un coma

Qu’est ce qui peut pousser votre chien à se comporter comme ça ?

Le « pousser au mur » ou « head-pressing » en anglais peut être la conséquence de tumeur ou de métastases cérébrales, d’une inflammation infectieuse ou non (encéphalite), d’un traumatisme cérébral (accident contre une voiture), d’un empoisonnement (au plomb par exemple), ou encore de maladies affectant le taux de sodium dans le sang (hyponatrémie)… Bref, c’est d’abord un casse-tête diagnostique qu’il faut résoudre vite !

Que faut-il faire ?

Il faut l’amener d’urgence chez le vétérinaire !

Quels sont les examens à réaliser ?

Le praticien effectuera un examen (dit clinique) de votre chien pour évaluer la partie du cerveau atteinte ; puis, pour en évaluer la cause, une analyse de sang (recherche d’infection, taux de sodium, paramètres hépatiques…), voire une ponction de LCR (liquide céphalo-rachidien) pour évaluer l’hypothèse d’une méningite infectieuse (bactéries, virus, levures ou parasites) et éventuellement si besoin, ces analyses seront complétées par des techniques d’imageries telles que le Scanner (tomodensitométrie) ou l’IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique).

Cette recherche est difficile car les possibilités sont nombreuses et elle repose sur l’historique de l’apparition des troubles et notamment dans le cas d’une intoxication, de l’observation du chien les heures qui ont précédé pour identifier le produit impliqué.

Les traitements sont adaptés à la cause

Selon l’origine du trouble, votre vétérinaire devra :

  • utiliser des médicaments comme des antidotes ou des chélateurs (en cas d’empoisonnement avec des toxiques), des antibiotiques (en cas d’infection bactérienne) des anti-inflammatoires ;
  • et effectuer des modifications comme des apports de fluides ;
  • mettre en place une radiothérapie, de la chimiothérapie ou une chirurgie par exemple dans le cas de tumeurs (lorsque c’est réalisable).
La réponse aux traitements permettra d’évaluer les chances de survie à des atteintes souvent sévères de l’état général de votre compagnon.

Ce comportement spécifique d’un trouble cérébral existe aussi chez le chat, le cheval, les bovins…

Dr Alnot, vétérinaire et rédactrice