​Les puces de chat, Ctenocephalides felis, qui sont aussi les puces du chien, sont potentiellement porteuses de nombreuses maladies sans parler de l’impact qu’elles ont en piquant ou en étant avalées par nos petits compagnons, chiens et chats, voire même en transmettant des zoonoses, c’est-à-dire des maladies atteignant aussi l’humain. Quels sont ces risques ? Pourquoi faut-il le protéger toute l’année ?

Les puces : un cycle infernal. Comment éviter la réinfestation ?

Une puce se développe en fonction de l’humidité, de la température ambiante et de la présence d’un hôte disponible pour un repas de sang, dans ce cas, votre animal. La puce adulte du chat et du chien, Ctenocephalides felis, saute sur un hôte, et commence aussitôt son repas de sang.

Conseil n°1 : Traiter tous les animaux du foyer

La transmission entre animaux est également possible dans les premiers temps de l’infestation : les animaux qui vivent ensemble partagent leurs puces surtout au moment où elles arrivent dans la maison et notamment durant la première heure.

Par la suite, la puce a tendance à rester sur l’individu de départ, même si celui-ci vit au contact étroit avec d’autres chats : après 48h le passage à des congénères est inférieur à 5%. 

Conseil n°2 : Choisir un traitement empêchant la réinfestation de l’environnement

Mon animal a des puces, quels sont les risques ?En 5 minutes, pour une majorité de puces, le repas est fini : elles émettent ensuite des crottes dans le poil de votre animal. Puis le lendemain elles pondent des œufs. Ces œufs tombent en général du poil lorsque votre chat bouge, se couche se secoue ou se gratte. De nombreux petits œufs (0,5 mm) de couleur blanche se retrouvent donc dans les lieux de couchage et de passage de votre petit félin. A raison de 50 œufs par jour pour une vie d’environ 20 jours, une puce adulte pond environ 1000 œufs dans l’environnement de votre animal : tapis, moquettes, canapé, paillasson, jardin, voiture… les foyers de contamination se multiplient. Quand l’œuf éclot, 3 stades larvaires se succèdent. Au dernier stade, la larve s’entoure d’un cocon très résistant. Cette protection permet d’attendre des conditions d’éclosion suffisamment propices, jusqu’à ce qu’un stimulus extérieur vient « réveiller » le cocon. Puis le cycle recommence. Un cycle de vie complet dure entre 2 semaines (conditions optimales) et six mois (mauvaises conditions). 

Pour lutter contre ces infestations, les produits alliant le Fipronil et le S-méthoprène sont très efficaces, sans être dangereux pour l’être humain ou l’animal lui -même. Ils permettent de prévenir les infestations de l’environnement en limitant la ponte des puces, le développement des larves et la formation de cocons, tout en tuant les adultes. D’autres traitements permettent également de tuer rapidement les puces avant qu’elles n’aient le temps de pondre, et évitent également toute réinfestation de l’habitat. En revanche ce type de traitement est exclusif aux chiens car il contient du Fipronil et de la Perméthrine, cette dernière étant une molécule toxique pour le chat.

Les puces sont de possibles causes d’allergies 

Certains chiens et chats présentent une allergie à la salive des puces. Chaque piqûre provoque un emballement de la réaction immunitaire et des démangeaisons violentes. 

La première urgence est alors d’éliminer les puces adultes des chiens et des chats et d’éviter les ré-infestations. Il faut agir le plus rapidement possible afin d’éviter toute piqûre susceptible de déclencher une allergie sachant que la puce commence son repas immédiatement après son arrivée sur l’animal. Il faut également éloigner et éliminer les puces si l’on n’a pas pu les éloigner avant qu’elles n’aient eu le temps de pondre et de contaminer l’environnement. Les antiparasitaires spot-on (pipettes) sont efficaces pour réussir cet ensemble d’actions : les pipettes sont faciles à appliquer, leur action est rapide et dure plusieurs semaines contre les puces et tiques.

Les sprays et diffuseurs pour l’habitat permettent de compléter l’action des pipettes en cas d’infestation massive de l’environnement, en agissant sur les œufs et les larves présents dans l’environnement (coussins, paniers de transport et tous les endroits que nos chiens et chats fréquentent, sans oublier les accessoires extérieurs comme les niches). Les sprays sont généralement utilisés pour les petites surfaces, et les foggers/diffuseurs sont utilisés pour traiter les surfaces plus grandes (en ouvrant bien toutes les portes et en prenant un maximum de précautions (couvrir la nourriture, etc).

Les puces peuvent transmettre des agents infectieux d’autres maladies

Agent infectieux / maladie Espèce atteinte Mode de transmission

Ver solitaire ou tenia

Dipylidium caninum

Chien et chat

Ingestion de puces parasitées

Bartonellose, les chats sont porteurs sains - zoonose

Bartonella henselae, Bartonella claridgeiae

Chats

Piqûre de puce

Panleucopénie ou Thyphus

FPV Parvovirus félin

Chats

Indirect

Teigne

Microsporum canis, Trichophyton mentagrophytes

Chiens et surtout les chats

Indirect par le biais de la piqûre qui sert de porte d’entrée pour le champignon, surtout en élevage

Peste (très très rare)

Yersinia pestis

Chiens et chats

Direct par piqûre de puce de rat, (différente de Ctenocephalides felis) Uniquement en zone d’endémie, rare en France

Le Tenia

Votre animal se contamine en avalant les puces parasitées présentes dans son pelage. Ces puces contiennent la larve du Tenia, Dipylidium caninum, qui se transforme en adulte dans l’intestin de votre chat ou de votre chien. Cette larve donne un ver adulte au bout de trois semaines environ. Des « morceaux » ressemblant à de petits grains et contenant des œufs sont émis avec les selles ou sortent de l’anus. 

L’atteinte est parfois invisible mais votre animal montre généralement dans ce cas un pelage terne, parfois des vomissements contenant le ver, un prurit anal, un abdomen sensible ou douloureux… Les anneaux excrétés libèrent des œufs qui contaminent des puces qui elles-mêmes peuvent à nouveau transmettre le Dipylidium à un autre animal ou recontaminer le vôtre. Les parasites internes, c’est à dire les vers, ne se voient en effet que si l’infestation est très importante ou visible. 

Le Dipilidium caninum est un ténia qui ne se transmet pas à l’être humain (sauf cas très particuliers).

Comme les vermifuges (ou antiparasitaires internes vermicides c’est-à-dire qui tuent les vers) agissent au moment du traitement et qu’ils n’ont pas d’effet protecteur, il faut donc les utiliser régulièrement, « au cas où ». Si votre animal est très parasité, ils peuvent même déclencher une diarrhée.

La panleucopénie ou thyphus du chat

La maladie due au parvovirus félin PVF est une maladie virale qui atteint notamment des individus jeunes et les chats affaiblis. Le chat infecté est prostré, très abattu et perd l’appétit. Des diarrhées profuses parfois hémorragiques et des vomissements entraînent une déshydratation rapide et un taux de mortalité très important. 

Votre chat se contamine en avalant des puces contaminées ou par un contact indirect (avec des selles ou des objets appartenant à un chat contaminé). L’être humain peut aussi transmettre le virus d’un chat contaminé à un chat sain (transmission indirecte). 

La meilleure façon de lutter contre la parvovirose féline est la prévention, avec le vaccin contre la panleucopénie féline réalisable dès l’âge de deux mois, et bien sûr l’utilisation régulière d’antiparasitaires antipuces, de préférence répulsifs en plus d’être insecticides comme les spot-on pour chat.

La Bartonellose des chats

Mon animal a des puces, quels sont les risques ?Il s’agit d’une maladie due à une bactérie, Bartonella henselae transmise par la piqûre de puces parasitées. Cette bactérie affecte les globules rouges des chats et déclenche parfois une forte fièvre ainsi qu’une perte d’appétit, une fatigue importante, des troubles nerveux, une stomatite, une uvéite… 

Le diagnostic repose sur le tableau clinique (ci-dessus) ainsi que sur l’observation d’une papule avec un gonflement et une rougeur au niveau de la piqure. Il est vérifié par une culture bactérienne (sur gélose au sang) ou le titrage des anticorps (sérologie Western blot, immunoessai enzymatique ou anticorps immunofluorescents).

Le traitement utilise des antibiotiques dont aucun n’a démontré une efficacité totale mais qui permettent de réduire la charge bactérienne dans le sang. La meilleure prévention reste la protection contre les puces et l’usage d’antiparasitaires externes comme les spot-on contenant du fipronil par exemple.

Cette maladie est une zoonose mais qui se transmet à l’homme par griffure : elle est appelée aussi parfois la maladie des griffes du chat.

Une contamination par les puces anecdotique : La teigne

La teigne est une maladie qui atteint la peau, les poils et les griffes de nos animaux de compagnie. Elle est due à un champignon, principalement Microsporum canis ou Trichophyton mentagrophytes. Elle se traduit par de petites lésions souvent arrondies, sans poils, et parfois prurigineuses (= provoquent des démangeaisons).

C’est une maladie très contagieuse et dont il est très difficile de se débarrasser, et également une zoonose. Elle atteint à la fois l’homme et l’animal, la contamination se faisant généralement par contact direct avec le chat atteint, ou indirect avec des surfaces (moquette, couverture…lieu de couchage) sur lesquelles se trouvent des spores mais aussi (quoique plus rarement) par le biais des puces en élevage.

Ces parasites pénètrent parfois dans l'organisme de votre animal par le biais des piqûres de puces.

Si votre animal est en bonne santé, il va guérir spontanément. Si les lésions sont répandues, le vétérinaire associera un traitement de médicaments antifongiques (itraconazole) des lotions (enilconazole) ou des shampoings (miconazole pour chat) de préférence après une tonte complète pour faciliter leur action. Le traitement est long (4 à 6 mois).

N’oubliez pas de désinfecter tout le matériel en contact avec votre chien ou chat car les spores sont très résistantes : même si elles ne sont pas sur votre animal, elles peuvent survivre pendant un an dans la maison… Soyez persévérant !

Plutôt que de soigner votre animal, protéger votre animal et votre maison contre les puces avec un antiparasitaire adapté !

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