Le colostrum est le premier aliment des nouveau-nés chez les mammifères. Il correspond aux premières sécrétions de la mamelle après la mise-bas et diffère du lait par sa composition et son aspect (plus visqueux et jaune). En pratique, c’est le produit issu des 2 ou 3 premières traites.

De quoi est composé le colostrum naturel* ?​

La composition du colostrum fait qu’il est une ressource nutritive mais il représente aussi un apport en molécules et cellules immunitaires, en hormones, etc. :

Eléments nutritionnels 

  • Des lipides, qui représentent 50 % de l’apport énergétique total du colostrum ;
  • Des protéines, avec environ 48 g/L de caséine et 9 g/L d’albumine. Ces protéines déterminent le pH du colostrum (environ 6,4) et lui confèrent son pouvoir tampon (capacité à maintenir un pH donné malgré les variations de concentration en acide et en base dans la caillette), permettant une digestion optimale ;
  • Des glucides, représentés par le lactose, dont la quantité est bien moindre que dans le lait ;
  • Des vitamines, principalement A, D et E, qui ne passent pas la barrière placentaire durant la gestation. Un apport correct en ces vitamines est donc uniquement déterminé par une bonne prise colostrale ;
  • Des minéraux (calcium, phosphore, potassium, magnésium, sodium, chlore,) et des oligo-éléments (zinc, manganèse, fer, cuivre, cobalt), jusqu’à dix fois plus concentrés que dans le lait.

Globalement, la quantité en nutriments du colostrum est 2 à 10 fois plus importante que celle du lait, mis à part le lactose.
*(variations possibles selon l’alimentation reçue par la mère)

​Eléments immunologiques 

L’ingestion du colostrum par le veau permet aussi un transfert d’immunité passive, qui correspond à l’acquisition d'une immunité d'origine maternelle à la fois locale (au sein de l’intestin du veau) et systémique (dans l’ensemble de son organisme). Ce transfert d'immunité passive fournit une protection immunitaire temporaire au jeune, le temps qu'il développe complétement sa propre immunité.

Illustration jeune bovin et sa mère

Ces éléments immunologiques sont représentés par : 

  • Des immunoglobulines (Ig) dont 85 % d’Ig G, qui sont une variété d’anticorps. Un colostrum peut en contenir 20 à 100 g/L, avec une moyenne de 35-40 et un idéal à plus de 50. La quantité en Ig G sur l’ensemble de la production colostrale est relativement fixe. En effet, la concentration des IgG dans la mamelle débute 6 semaines avant le vêlage et s’arrête après celui-ci. Il y a donc un effet dilution (plus la quantité de colostrum produite est importante, moins il est concentré en Ig G), la quantité idéale étant d’environ 8,5 L sur les premières traites ;
  • Des cellules immunitaires (globules blancs) tels que des macrophages, des lymphocytes… qui permettent également une défense contre les potentielles infections néo-natales.

Autres éléments, et notamment ​:

  • De l’insuline, qui contrôle le stockage et l’utilisation du glucose ;
  • Du cortisol, qui est responsable de l’arrêt du passage des Ig G à travers la muqueuse intestinale vers 36 h post-partum. Sa concentration augmente dans le colostrum lors de stress maternel, notamment au vêlage, le but étant donc de réduire au maximum ce stress ;
  • De la thyroxine, hormone thyroïdienne, qui permet la maturation de l’appareil digestif ;
  • De la lactoferrine, qui permet, par son action locale, de lutter contre les infections et stimule le développement des cellules immunitaires au sein du système digestif.

Quelle quantité de colostrum doit être ingérée par le veau ?​

​Il n’y a pas de consensus absolu sur la quantité recommandée de colostrum mais plusieurs protocoles sont acceptés en pratique, comme par exemple :

  • distribuer au moins 10 % du poids du veau dans les 24 premières heures, avec plus de 2 L dans les six premières heures ;
  • distribuer 1,5 L dans les 2 premières heures, puis 1,5 L à 12 h et 24 h de vie.

Le but est que le veau ingère au moins 150 g d’Ig G sur l’ensemble de la prise colostrale pour qu’un transfert d’immunité correct soit réalisé et que la concentration en Ig G dans le sang atteigne au moins 10 g/L.

Dans l’idéal, le veau doit boire le colostrum de sa mère puisque les Ig G reflètent les agents pathogènes auxquels elle a été exposée, cette immunité sera donc adaptée au microbisme de l’élevage. Si cela n’est pas possible (mamelle infectée, vêlage difficile…), on peut donner au veau, par ordre décroissant de préférence :

  • du colostrum frais d’une autre vache de l’élevage, fraiche vêlée et bonne productrice (cas peu fréquent, deux vaches vêlant rarement à quelques heures d’intervalle) ;
  • du colostrum congelé provenant d’une vache de l’élevage. Il faut alors laisser décongeler le colostrum à température ambiante et ne pas le mettre au four à micro-onde ni dans de l’eau bouillante afin de ne pas dénaturer les protéines ;
  • du colostrum artificiel.

De quoi est composé le Colostimune et comment l’utiliser ?​

​Le Colostimune est un colostro-supplément et non un colostro-remplaceur (qui doit contenir au moins 100 g d’Ig G par dose, non disponible en France). Il permet donc de complémenter un veau en colostrum lorsque l’apport maternel est insuffisant.

Le Colostimune est composé :

  • De colostrum en poudre, certifié sans anticorps anti-IBR (un veau ne pourra donc pas avoir de sérologie faussement positive vis-à-vis de l’IBR dans ses 6 premiers mois) ;
  • De dextrose, forme de glucose ;
  • De caséinate, dérivé de caséine, principal constituant protéique du colostrum ;
  • Des vitamines A, D3, E, C, du groupe B, K3 ;
  • Des oligo-éléments : du fer, de l’iode, du cobalt, du cuivre, du manganèse, du zinc, du sélénium.

Un sachet de 100 g de poudre de Colostimune contient 12 g d’Ig G, ce qui est l’un des meilleurs taux dans les différents colostro-suppléments du marché en France. Il est à noter que l’on est loin des 150 g d’Ig G recommandés sur l’ensemble de la prise colostrale, même si plusieurs sachets de Colostimune sont distribués au veau dans les 48 premières de vie (d’où le terme de colostro-supplément et non de colostro-remplaceur).

Le Colostimune apporte plus de 700 kcal par repas (les recommandations étant de 50 kcal/kg/jour soit 2500 kcal par 24h pour un veau de 50 kg).

Il faut diluer les 100 g de poudre de Colostimune dans 500 ml d’eau à 40° puis distribuer le mélange à cette température.

L’ingestion du colostrum, de bonne qualité et en quantité suffisante, est une étape indispensable au bon démarrage du veau. Un apport inadéquat en Ig G aboutira quasiment systématiquement à une infection précoce, souvent digestive, la plupart du temps fatale au veau.

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