​Continuons notre série « Les Grandes Maladies » (Grippe, Rhinopneumonie, Gourme, Leptospirose), et abordons une maladie majeure et d’époque, la Piroplasmose Equine​. La Piroplasmose est transmise par une morsure de tique​.

Tiques

Voilà la bête ! La tique fait partie de la famille des acariens (comme les poux), ​dont elle est la représentante
​la plus répandue. ​Vous pouvez observer sur cette photo les différents stades de son développement. 

Comment les tiques arrivent-elles sur le cheval ?

Elles chassent à l’affut, perchées principalement dans les broussailles des haies, ou sur les arbustes, ou les hautes herbes… Lorsque l’animal passe à proximité, faisant vibrer les branchages, elles se laissent tomber sur lui, et s’y accrochent rapidement et solidement.

 

Il y a deux pics de prolifération dans l’année, un au printemps et un à l’automne. Elles vivent bien en période douce ou chaude, mais elles peuvent survivent facilement lors d’un hiver clément, et peuvent même résister à un hiver rigoureux. Bref, elles sont là toute l’année.

A éviter : l’arbuste dont les branchages dépassent dans le paddock, éviter les haies trop proches des clôtures, attention lors des ballades en forêt aux chemins trop étroits …

Une fois tombée sur le cheval, elle s’y déplace pendant 24 à 48 h avant de trouver l’endroit qui lui convient pour s’y implanter, et y rester environ une semaine pour se nourrir de sang (elles passent d’une taille de quelques millimètres à deux centimètres environ !). Elles se décrochent ensuite pour aller pondre dans la nature.

Les tiques sont-elles dangereuses pour les chevaux ?

La piqûre n’a pas grand-chose de grave (il faut désinfecter après avoir retiré la tique), et les chevaux, comme tous les animaux, peuvent en supporter de nombreuses (pas trop quand même). Les tiques se nourrissent puis repartent vivre dans la nature.

Ce qui est nettement plus ennuyeux, c’est que certaines portent des maladies et les introduisant dans l'organisme des animaux hôtes lors de la morsure. C’est le cas de cette fameuse Piroplasmose, la plus connue, la plus fréquente, et la plus grave (dans sa forme aiguë), des maladies à tiques chez les chevaux.

Quel est l’agent injecté par la tique qui déclenche la Piroplasmose ?

Ce n’est ni un virus, ni une bactérie, mais un animal tout petit puisqu’il n’a qu’une seule cellule (nom scientifique : un protozoaire, et même s’il n’est qu’une cellule, c’est un animal). Dans le cas de la Piroplasmose, c’est un protozoaire microscopique, que la tique injecte avec sa salive. Cet animal est un parasite des globules rouges.

Chez les chevaux ces parasites sont au nombre de 2 :

  • Babesia caballi ;
  • Theileria equi, anciennement nommée Babesia equi, qui est le plus « méchant » des deux.
Les chevaux peuvent attraper les deux en même temps.

Les parasites entrent dans les globules rouges, s’y reproduisent, et finissent par les faire éclater.

Quels sont les symptômes de la Piroplasmose équine ?

Les vétérinaires connaissent bien cette maladie, elle est fréquente et ils la rencontrent souvent, donc ils sont presque sûrs de leur diagnostic après leur examen clinique, mais il faut un test en laboratoire pour en avoir la preuve d’une part, et savoir à quel parasite on a affaire.​

Forme aiguë

C’est grave et il faut réagir rapidement :

  • très forte fièvre (parfois jusqu’à 41°C) ;
  • abattement important ;
  • muqueuses jaunes (jaunisse), phénomène dû à la destruction des globules rouges (d’où une anémie) avec libération des pigments sanguins. Il faut bien comprendre que cette destruction massive des globules rouges, c’est la même chose qu’une hémorragie, donc parfois mortelle en 24 à 48 h.

Forme chronique ou inapparente

Lorsque la maladie est moins grave (symptômes variables d’un cheval malade mais peu spécifiques), ou même inapparente, ou que les chevaux ont passé la phase aiguë, ils restent le plus souvent « porteurs sains » pour les Theileria, très difficiles à éliminer à 100 %. Ainsi, ces chevaux dits « positifs à la piro » peuvent jouer le rôle de réservoir de la maladie.

C'est pourquoi il est impossible de vendre, et très difficile de transporter ces chevaux, dans des pays très peu touchés par la Piroplasmose équine, comme les USA et le Canada. Cette maladie a donc des conséquences économiques et sportives lourdes.

Quels sont les traitements contre la Piroplasmose ?

Les vétérinaires mettent tout en œuvre pour traiter les symptômes de la maladie (fièvre, anémie, œdème, etc…) et parfois, utilisent également un antiparasitaire très puissant qui va tuer les parasites. Je dis « parfois » car, entre autres raisons, ce traitement est fort et peut avoir des effets secondaires importants, et qu’il faut déjà que le cheval ait repris des forces pour pouvoir le lui administrer. Mais si le cheval risque de mourir s’il n’a pas ce traitement, c’est à votre vétérinaire de peser le pour et le contre avec vous.

Contrairement aux chiens, il n’existe pas de vaccin chez les chevaux.

Il faut réagir vite si votre cheval tombe malade brutalement, c’est du bon sens mais il faut quand même le répéter (les vétérinaires sont parfois appelés trop tard…), et avoir le réflexe température rectale au moindre doute.

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