L’ostéochondrose est une pathologie articulaire qui se développe chez le poulain en croissance. Elle est relativement fréquente, et peut rester inapparente tant qu’elle ne gêne pas sur le plan locomoteur. Des mesures de prévention et de dépistage existent, aussi il est important, lorsqu’on a un cheval, d’avoir des connaissances sur ce problème.

Qu’est-ce que l’ostéochondrose (OCD) chez le cheval ?

Petite mise au point sur la terminologie :

Certains d’entre vous ont peut être entendu parler d’ « Ostéochondrite disséquante », ce terme n’est plus utilisé depuis des années, et on parle maintenant d’ « Ostéochondrose disséquante ».
Pourquoi ? Parce que le suffixe « ite » signifie « inflammation », or l’OCD n’est pas une maladie dominée par l’inflammation. Le suffixe « ose » est plus adapté au processus de type dégénératif. Bien que l’ostéochondrose ne soit pas une arthrose.

La croissance des os longs

On distingue plusieurs types d’os dans le squelette, des os plats (boite crânienne), des os courts, … Ici ce sont les os longs qui sont concernés : fémur, tibia, os canon, etc.

Avant la naissance, lors de la gestation, les os ne sont pas en os, ils sont d’abord en cartilage. Progressivement, ils vont s’ossifier, et lorsque le poulain naît, ce processus n’est pas terminé. A chaque extrémité de l’os se situent des cartilages de croissance qui vont continuer le travail de fabrication d’os et permettre la croissance.

Voici un schéma permettant d’observer que la croissance du squelette est variable selon les os concernés, et qu’elle se prolonge tardivement, jusqu’à l’âge de 6 ans en moyenne.

La perturbation de la croissance osseuse

L’ostéochondrose (OCD) se développe de façon très précoce, depuis la vie intra-utérine, et jusqu’à l’âge de 18 mois.

Sous l’influence de plusieurs facteurs, il y a un dysfonctionnement de l’ossification qui concerne entre autres : les chondrocytes (cellules du cartilage qui devraient normalement réguler l’ossification), et la vascularisation des cartilages de croissance (manque de vaisseaux sanguins).

Les lésions peuvent disparaître d’elles même jusqu’à l’âge de 18 mois, mais au-delà de 18 mois, elles sont installées et peuvent ou pourront provoquer des problèmes sur le plan locomoteur.

Ces lésions d’ostéochondrose sont de deux types :

  • Lésions disséquantes (d’où la fameuse Ostéo Chondrose Disséquante) : ce sont des fragments de cartilages qui sont libérés dans l’articulation. Tant qu’ils sont cartilagineux, on ne peut pas les voir à la radio. Mais ils finissent par s’ossifier et deviennent visibles.
  • Lésions kystiques : Là ce sont des kystes qui se forment dans l’os à proximité de l’articulation. Ces kystes sont parfois totalement fermés, parfois communiquant avec l’articulation.

Quels sont les symptômes de l’ostéochondrose (OCD) chez le cheval ?

Les lésions d’ostéochondrose (OCD) peuvent rester longtemps sans expression clinique, parfois même toute la vie du cheval. Si les lésions sont « calées », qu’elles ne gênent pas la locomotion, vous ne saurez peut être jamais que votre cheval a de l’OCD.

Ou peut être que ce sera une découverte fortuite à l’occasion d’une radio faite pour un autre problème.
Dans ce cas tant mieux pour vous.

Par contre, quand l’OCD se met à gêner le cheval, vous aurez alors tous les signes locomoteurs avec des signes d’appel articulaires. A savoir, selon la ou les articulations concernées :

  • Boiterie, ou irrégularité ;
  • Molettes articulaires des boulets : déformations molles dues à une inflammation de la synovie (liquide de lubrification articulaire) et à sa surproduction ;
  • Vessigons articulaires des jarrets (même processus) ;
  • Vessigons articulaires des grassets (même processus).

Ces signes doivent vous alerter, et c’est à l’examen vétérinaire que le diagnostic est posé.

Comment et quand faire le diagnostic d’ostéochondrose (OCD) chez le cheval ?

Vous avez un choix important à faire :

  • Voulez vous savoir si votre cheval a de l’OCD avant qu’elle le gêne ?
  • Voulez vous attendre et voir comment votre cheval évolue ?

Quelle que soit votre option, de toute façon, la réponse est dans un bilan radiologique qui est donc réalisé par le vétérinaire :

  • Soit en examinant les articulations les plus souvent touchées par l’OCD (boulets jarrets grassets) pour chercher des lésions sans symptômes. Ce bilan de dépistage peut être réalisé au plus tôt entre 18 et 24 mois ;
  • Soit en visant la ou les articulations responsables de la boiterie observée.

Quels sont les traitements de l’ostéochondrose (OCD) chez le cheval ?

Traitement chirurgical

Si les lésions d’OCD sont responsables de la boiterie, il n’y a pas trente six solutions, il faut aller les enlever, chirurgicalement, par une technique d’arthroscopie (qui permet d’accéder à l’articulation par des ouvertures minimes), sous anesthésie générale. C’est une technique très bien maitrisée, d’un bon pronostic, mais qui a évidemment un coût non négligeable.

Si ce coût est trop important pour vous, seul le repos pourra amener une amélioration, avec l’espoir que la lésion se stabilise.

Si les lésions d’OCD sont bien présentes, mais n’entraînent aucun symptôme, il y a de nouveau un choix à faire :

  • Soit vous faites opérer, préventivement, pour ôter tout risque de boiterie si jamais un ou plusieurs fragments « bougent » et déclenchent une boiterie. C’est un investissement soit, mais que de nombreux propriétaires de chevaux font pour préserver leur carrière future.
  • Soit vous n’intervenez pas, vous savez mais vous attendez de voir si le cheval va « faire avec », ou pas.

« Traitement » conservateur

Ce n’est pas vraiment un traitement, puisque les lésions d’origine sont conservées.

Dans ce cas on met en place :

  • Repos, comme nous l’avons dit plus haut ; 
  • Anti-inflammatoires, +/- infiltrations ;
  • Soins de confort : bandes, eau blanche, argiles, etc.

Quelles sont les mesures de prévention et de soins de l’ostéochondrose (OCD) pour le cheval ?

Prévention

La prévention est liée aux causes identifiées de l’OCD :

  • Génétique : on sait qu’il y a une prédisposition génétique, de race d’une part (Trotteurs, Chevaux de Selle, Purs Sang), et de lignée par ailleurs. Donc il est utile de se renseigner sur les ascendants, père comme mère.
  • Gestation : la prise en charge de la jument est importante, et particulièrement dans les 3 derniers mois de la gestation, avec un accent mis sur son alimentation : importance de apports en oligo-éléments (surtout le cuivre), importance de l’équilibre phospho-calcique, attention aux apports excessifs d’amidon.
  • Croissance du poulain de 0 à 18 mois : L’accent est mis sur l’importance de l’exercice, il faut un exercice modéré et constant, en évitant surtout de les rentrer au box la nuit (absence totale d’exercice) pour les remettre dans de grandes prairies la journée (ils se défoulent et font des mouvements bien trop violents). Eviter aussi de les « pousser » en alimentation, ils grandissent trop vite, sont trop lourds, et c’est néfaste pour la croissance articulaire.

Soins

Soit parce que vous savez que votre cheval a une OCD latente, soit parce que vous l’avez fait opérer et que vous savez que ses articulations sont à surveiller, et pour éviter qu’une arthrose ne se développe trop rapidement, des soins sont utiles :

  • Soins locaux externes : voir articles « bandes », voir article « soins froids » et « soins chauds »
  • Soins par voie générale : compléments alimentaires à visée articulaire

Pour exemple, le Flexadin de la gamme Equistro est formulé pour soutenir et favoriser le bon fonctionnement articulaire, par l’apport, entre autres, de collagène, de MSM (Methyl Sulfonyl Méthane), et d’anti-oxydants.

En conclusion, l’ostéochondrose est loin d’être rare. Sa gestion passe par de la prévention dans les premières phases de la vie du cheval, par du dépistage, par une juste évaluation de l’intérêt, ou non, d’intervenir chirurgicalement, par des soins quotidiens, et une surveillance toujours attentive.

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