L’automutilation chez le chat est un comportement compulsif assez fréquent. L’animal transfère sa tension émotionnelle sur son corps : il se gratte jusqu’au sang, s’inflige des plaies de léchage, se ronge les griffes. Les causes sont nombreuses mais il est important de les comprendre afin d’effectuer les changements nécessaires à son bien-être. Découvrez notre article sur l'automutilation chez le chat...

L’automutilation chez le chat

Pourquoi mon chat se mutile-il ?

L’automutilation est un comportement qui survient chez le chat anxieux et entraîne parfois de sévères plaies. L’animal se lèche ou se gratte jusqu’à la perte de poils voire jusqu’au sang. Ce symptôme peut être consécutif à une situation stressante ou faire partie de la dépression. En se grattant ou en se léchant, le chat libère des endorphines qui permettraient de réduire la tension émotionnelle. A force de le faire de manière répétitive, un véritable cercle vicieux s’installe car la sensibilité des récepteurs aux hormones est réduite, ce qui implique une aggravation de l’automutilation.

Les signes qui doivent alerter

Plusieurs signes doivent alerter le propriétaire d’un chat qui s’automutile. Il peut d’abord voir l’animal se lécher ou se gratter de manière compulsive en temps réel. Néanmoins, il n’est pas toujours facile de surprendre le chat - en cas d’isolement par exemple ou lorsque notre emploi du temps est très chargé et qu’il est difficile de le surveiller. Dans ce cas, il est tout de même important de remarquer les plaies. Les lésions sont d’ordre dermatologiques : pertes de poils dans des zones corporelles accessibles au léchage (membres, flancs, face ventrale des cuisses, abdomen, queue) qui s’accompagnent parfois de rougeurs ou de petites ulcérations si le léchage est important. Si le chat se gratte beaucoup, on peut aussi retrouver des croûtes. Il convient de surveiller ces zones car elles sont susceptibles de s’infecter.

Le stress et l’anxiété chez le chat

Les causes de l’anxiété et du stress chez le chat

L’anxiété est un état émotionnel lié à la punition, la frustration, la nouveauté ou l’incertitude. Les scientifiques ont montré que le facteur déclenchant d’un état anxieux était l’attente des divers stimuli plus que l’apparition de ces stimuli. Il est connu que les situations anxiogènes diminuent le système immunitaire et favorisent l’apparition de cancers et d’infections chez plusieurs espèces animales.

Certains chats sont plus timides que d’autres de naissance. Il peut s’agir non seulement d’une question de tempérament , mais aussi de génétique. Par exemple, l’abyssin est réputé pour avoir un seuil de sensibilité au stimuli dangereux plus bas que les autres. La capacité à se socialiser avec l’homme dépend du caractère du père des chatons et conditionne leur confiance ou méfiance vis-à-vis de l’humain.

Les sources de stress sont diverses :

  • Les situations de nouveauté : changement alimentaire, arrivée d’un nouvel animal et le bouleversement de la hiérarchie, modification de l’espace de vie ou déménagement, disparition (ou apparition) d’un des membres de la famille ou d’un congénère…
  • Les situations de contrainte comme le fait d’empêcher le chat d’accéder à un lieu ou de sortir, l’administration de médicaments, la contention…
  • Les situations stressantes et négatives comme les agressions par d’autres animaux, les traumatismes, les transports, les hospitalisations… tout ce qui s’éloigne de la vie paisible du chat.

Comment savoir si son chat est stressé et anxieux ?

Un chat anxieux présente des stéréotypies : comportements à caractères répétitifs comme du léchage et/ou grattage compulsifs. On constate souvent des pertes de poils et de plaies. Au niveau de son comportement chez le vétérinaire ou avec des inconnus, il se présente souvent en retrait, il fuit le contact et baisse les oreilles. Il est figé avec les pupilles dilatées et n’essaye pas d’explorer les nouveaux endroits, il sursaute au moindre bruit et est aux aguets.

Le chat peut également présenter des troubles alimentaires comme une anorexie (il s’arrête de manger en situation stressante) ou au contraire d’hyperphagie (son appétit et sa prise de nourriture augmentent).

Comment savoir si son chat est stressé et anxieux ?

Les maladies du chat liées au stress et à l’anxiété

Il existe trois comportements fréquemment altérés chez un chat anxieux et qui peuvent déranger les propriétaires.

  • La malpropreté est souvent décrite : l’animal urine ou défèque en dehors de sa litière. Lorsque le comportement d’élimination est perturbé, il convient d’éliminer toutes causes de maladies infectieuses, d’infection urinaire. La vessie est un organe cible lors de stress chronique, la cystite idiopathique, c’est-à-dire dont on ne connaît pas la cause, fournit un exemple typique.
  • Le comportement de projection d’urine et de griffade peuvent apparaître ou devenir plus fréquents et se manifester à des endroits inhabituels.
  • De plus, des vocalisations peuvent traduire cet état d’anxiété.

Face à une situation particulièrement stressante, le chat peut aussi transpirer des coussinets, saliver, urine, présenter une accélération du transit, avoir de la fièvre, voir ses rythmes cardiaques et respiratoires augmentés..

Quelles sont les solutions pour limiter l’automutilation chez le chat ?

Quelques règles de base

Le chat doit toujours avoir accès à sa litière propre, de la nourriture, un arbre à chat ou un griffoir. Il est possible d’avoir de lherbe à chat à la maison, qui libère des odeurs euphorisantes.

Il faut essayer de passer du temps avec lui, de lui fournir des moyens de distraction, surtout s’il n’a pas accès à l’extérieur.

L’habituation

La thérapie comportementale est un point clé dans le traitement de l’anxiété féline. Il convient d’identifier la source de stress et de la réduire. Il faut parfois faire appel à des techniques de désensibilisation et de contre-conditionnement. La plupart du temps, la patience est de rigueur.

En cas de déménagement, il faut laisser au petit compagnon le temps de s’habituer à son nouvel environnement. Il faut lui faire découvrir son espace petit à petit. Par exemple, il est possible de le laisser dans une pièce le temps que les cartons soient déballés afin qu’il ne soit pas dérangé outre-mesure et qu’il puisse découvrir la pièce tranquillement. Ensuite, on peut le laisser accéder à d’autres parties de la maison tout en l’encourageant et en le stimulant via le jeu par exemple.

En cas d’hyper-attachement

Les cas d’anxiété d’hyper-attachement – bien que rares chez le chat – existent : il faut dans ce cas limiter la communication avec l’animal et l’ignorer sauf à certains moments de la journée, le temps qu’il redevienne indépendant. L’accès à l’extérieur est à privilégier pour cet animal domestique. Les animaux qui peuvent sortir présentent souvent moins de troubles comportementaux.

En cas d’hyper-attachement

Les produits anti-stress

Il existe aussi divers produits anti-stress sans ordonnance qui peuvent parfois aider votre animal et diminuer les symptômes de l'anxiété. En voici quelques exemples :

  • Les croquettes anti-stress : certaines gammes de croquettes sont conçues spécialement pour aider les chats à faire face aux situations de stress, en agissant sur de nombreux paramètres physiologiques.
  • Les diffuseurs de phéromones Catizen ou Feliway : à base de phéromones et de valériane, ces diffuseurs réduisent l’anxiété de votre chat et permettent de diminuer l’expression de certains comportements inadaptés.
  • Le Zylkene : sous forme de gélules, ce produit est un supplément nutritionnel conçu pour limiter le stress chez le chat.
  • L’herbe à chat : en plus de favoriser le transit de votre compagnon, l’herbe à chat possède un effet euphorisant qui aidera votre chat à surmonter les situations stressantes.
  • Les huiles essentielles Dermoscent ou le Petscool : sous forme de gouttes, de spray, shampoing ou diffuseur, les huiles essentielles ont une action apaisante et améliorent la cognition.
  • Les compléments alimentaires Dogteur : à base de plantes, ils aident les animaux anxieux à se détendre.
  • Les colliers anti-stress.
  • Les griffoirs : essentiel au bien-être du chat, le griffoir doit faire partie des accessoires présents chez vous, surtout si votre animal a tendance à être angoissé.

Les traitements médicamenteux

Enfin, si le vétérinaire le conseille, il existe des traitements médicaux pour limiter la pathologie et les signes cliniques. Il s’agit d’anti-dépresseurs ou d’anxiolytiques, à prendre par voie orale, prescrits par le vétérinaire. Plusieurs essais thérapeutiques peuvent être effectués pour connaître précisément la dose nécessaire et propre à l’animal.

Résumé et choses à retenir

L’automutilation est un comportement fréquent chez les chats anxieux. Il se lèche et se gratte jusqu’à se causer des plaies qu’il faudra surveiller pour ne pas qu’elles s’infectent. Il peut de plus présenter des troubles d’élimination et des miaulements à outrance. Il faut à tout prix identifier la cause de son stress et effectuer une thérapie comportementale. Il existe divers produits pour tenter de limiter son stress. Un traitement médicamenteux sera le dernier recours pour limiter les symptômes.

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