​Race emblématique des races dites « lourdes », le Percheron est connu partout dans le monde, il est même si connu que son nom est parfois utilisé comme synonyme de cheval de trait. En effet, vous entendrez parfois dire « c’est un percheron » pour dire « c’est un cheval de trait », alors que cette race est bien définie depuis le 19ème siècle, quoiqu’aux origines bien plus anciennes.​ 

​L'histoire du Percheron

Son berceau se situe dans la région du PercheSon berceau se situe dans la région du Perche

Si son histoire recouvre de nombreuses croyances populaires ou légendes, il est souvent cité l’apport de sang arabe au VIIIème siècle. Mais il reste évident que c’est la compétence des éleveurs du Perche qui a forgé cette race, aidés en cela par les atouts majeurs de cette région d’élevage.

L’une des théories veut que ce soient des chevaux maures, amenés pour la bataille de Poitiers en 732, qui firent souche et furent à l’origine de la race.

A l’époque médiévale, les éleveurs produisent des chevaux de guerre et de tournoi, lourds, puissants, porteurs, afin de satisfaire la demande.

Guerre et tournois, les deux emplois d’origine de ce cheval puissant​Guerre et tournois, les deux emplois d’origine de ce cheval puissant

En fonction de l’évolution historique, et avec la création des Haras Nationaux, notamment le Haras du Pin, haut lieu de l’élevage du Percheron, la race évolue vers deux types de chevaux :

  • Les Percherons diligenciers :

Faits pour tracter de lourdes voitures, postes, diligences, omnibus, plus légers que les Percherons de trait.

Attelage de percherons appartenant à la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest. (Journal d’agriculture pratique, 1896. Source gallica.bnf.fr).   Attelage de percherons appartenant à la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest (Journal d’agriculture pratique, 1896. Source gallica.bnf.fr).

  • Les percherons de trait :

Dévolus aux durs travaux des champs, ils sont plus petits que les Percherons que nous connaissons aujourd’hui, mais râblés et d’une puissance rare.

C’est au 19ème siècle que la race se façonne, avec l’ouverture d’un stud-book en 1883, livre des origines qui définit et garantit la pérennité des critères de race. Le Percheron connaît ses années de gloire, et un véritable commerce d’exportation est instauré avec les Etats-Unis, capables en une année d’acheter 3 000 chevaux.

Fragment d’un magnifique tableau de la peintre Rosa Bonheur, « La foire aux chevaux », 1853 Observez le détail de l’anatomie des percherons représentés ici dans toute leur splendeurFragment d’un magnifique tableau de la peintre Rosa Bonheur, « La foire aux chevaux », 1853
Observez le détail de l’anatomie des percherons représentés ici dans toute leur splendeur

C’est au début du 20ème siècle que la race est à son apogée, avec 32 000 chevaux répertoriés en France, mais c’est après la seconde guerre mondiale que la race décline, avec la motorisation des travaux agricoles et l’augmentation de la consommation d’essence. Le sauvetage de la race se trouve alors dans la filière boucherie, ceci faisant évoluer la morphologie de la race vers des chevaux plus grands et encore plus lourds.

Aujourd’hui une diversification des utilisations a heureusement lieu, permettant à cette race symbolique d’exister au-delà de sa viande.

Les caractéristiques physiques​ du Percheron

​Sa robe claire, souvent gris pommelé, a été sélectionnée car elle est bien visible la nuit, lors des déplacements de voitures hippomobiles. La robe noire est admise dans le stud book en France. La robe alezan foncé existe mais n’est pas admise en France, seulement aux USA.

La robe typique, gris pommelé, d’un superbe modèle présenté au Haras du Pin en NormandieLa robe typique, gris pommelé, d’un superbe modèle présenté au Haras du Pin en Normandie​.

La robe noire, moins fréquente, est admise en France Percheron de modèle diligencier, plus léger, ici présenté au Haras du PinLa robe noire, moins fréquente, est admise en France
Percheron de modèle diligencier, plus léger, ici présenté au Haras du Pin​.

La robe alezan n’est reconnue qu’aux USA, pas en FranceLa robe alezan n’est reconnue qu’aux USA, pas en France​.

Le Percheron est de haute taille, plus de 1m64 au garrot, en moyenne 1m68, et d’un poids supérieur à 700 kg, variant de 500 kg à 1 tonne 200 kg.

Ses allures sont souples et légères pour un animal de cette corpulence, il se déplace très bien au trot, pouvant franchir 60 km dans cette allure sans fatiguer (cela lui vient de sa sélection comme cheval de traction de voitures hippomobiles, diligences et autres).

Malgré cette masse, sa tête est fine, son chanfrein droit, avec des ganaches moins ouvertes que ce qu’on pourrait attendre.

Son encolure est longue, ses crins abondants, la poitrine large, le dos court, avec un passage de sangle très descendu, qui témoigne d’une grande profondeur de poitrine, et donc d’une grande capacité respiratoire. Les articulations sont larges, genoux, jarrets, boulets, et les fanons peu poilus contribuent à lui garder cette allure élancée lorsqu’il se déplace. La croupe est puissante et ronde.

Les poulains naissent noirs (en réalité gris foncés) et grisent en grandissant​Les poulains naissent noirs (en réalité gris foncés) et grisent en grandissant

​Le tempérament et caractère du Percheron

​Pas lymphatique, mais au contraire doté de plus de « sang » (= se dit d’un cheval vif, réactif) qu’on ne pourrait le croire, le Percheron est néanmoins ​doux, docile, compréhensif. Intelligent, il comprend vite ce qu’on attend de lui, et s’exécute sans rechigner, mais avec bonne volonté et toute son énergie. Il a beaucoup de sang-froidet garde son calme dans des moments qui pourraient en stresser bien d’autres.

Il s’adapte à de nombreux climats, et est doté d’une grande longévité.

 Utilisation​ du​ Percheron

  • ​Travaux agricoles et travaux en extérieur :

Voici quelques exemples en images, mais les utilisations peuvent être bien plus nombreuses, à chaque fois qu’il faut un partenaire puissant et doux, docile et maniable.

Illustration - utilisation agricoles et travaux du Percheron​Le cheval roi du travail de labour​ / Travail de débardage de bois​ / Travail dans les vignes / Nettoyage de rivière

  • Utilisation sportive et de spectacle :

Avec l’évolution des pratiques sportives, et l’adaptation des éleveurs aux modèles demandés, le type « diligencier » s’est orienté vers la pratique de l’attelage de compétition, ou encore dans la participation aux spectacles équestres.

Illustration - utilisation sportive et spectacle du Percheron

Compétition d’attelage au Haras du Pin / Cheval vedette des spectacles équestres médiévaux

En conclusion, les berceaux de l’élevage en France se situent essentiellement au sud de la Normandie, entre l’Orne et la Sarthe, région centrée sur la vallée de l’Huisne, petite rivière qui arrose la capitale du Percheron : la ville de Nogent le Rotrou. La race est néanmoins présente partout dans le monde : USA, Japon, Europe, Amérique du Sud, … Et contribue largement au rayonnement de l’élevage français.

Découvrez nos autres articles sur le sujet :