​Vanté par l’écrivain Colette et le poète Du Bellay, très apprécié par le Général de Gaulle, ce chat français a une histoire très riche qui remonte aux croisades. Réputé sociable, il fait le bonheur de nombreuses familles car il est très adaptable et se comporte souvent comme un petit chien, très avide de contacts et d’animation…

​OrigineFrance 
​Taille ​30 cm au garrot
​Poids ​Entre 3 et 7 kg
​Longévité ​Entre 13 et 14 ans en moyenne
​Poil ​Très dense, laineuse, presque imperméable, 
Robes ​Uniforme, tous les bleus sont possibles : du bleu-gris clair au bleu-gris soutenu 
Yeux ​De l’Or jusqu’au cuivré, grands et ronds
Oreilles ​De taille moyenne, assez étroites à la base et arrondies 

​​Quelle est l'histoire du Chartreux ?

Le chartreux est un chat français et étiqueté comme tel depuis le 18ème siècle (Buffon). Peut-être ramené d’Iran ou de Turquie à l’occasion des croisades, il est souvent décrit comme un petit chat gris-bleu très apprécié pour son pelage. La « pile des Chartreux » était un terme autrefois utilisé pour décrire une qualité de laine espagnole, douce et laineuse. D’où peut-être le nom du chat dont le pelage avait ces caractéristiques.

Contrairement à la légende, cette race n’aurait pas prospéré dans les monastères des moines Chartreux, mais pour des raisons beaucoup plus prosaïques pour le commerce de sa fourrure…

​L’origine de son nom reste donc un peu floue d’autant qu’il n’est officialisé qu’en 1728 dans le Dictionnaire Universel du Commerce d’Histoire Naturelle et des Arts et Métiers. 

Le Chartreux représenté par les artistes

Le Chartreux, un chat apprécié des artistesLe très long poème de Du Bellay (Epitaphe d’un chat. 1558) est souvent cité comme la première description connue de la race, or son petit chat gris « argentin » est effectivement remarquable mais assez éloigné des standards physiques du chartreux que nous connaissons ! Le poète confirme bien la fonction première des chats à l’époque : lutter contre les rats et les souris (et donc la peste) mais sa vision de ce chat-là, tout à fait inhabituelle pour l’époque, est très certainement celle d’un animal de compagnie. 

Au 18ème, c’est aussi en chat de compagnie et toujours de façon assez anachronique que l’illustrera le peintre Jean Baptiste Perronneau (1747). En revanche, Buffon et d’autres scientifiques de l’époque le répertorient comme un « Chat des Chartreux » français surtout utilisé pour sa fourrure.

Et Carl Von Linné, le père de la nomenclature des espèces, lui donne une place encore plus à part en le classant comme une espèce bien particulière de félins bleus nommée Catus coeruleux… dont la singularité en tant qu’espèce distincte n’a évidemment pas été conservée.

Une race en danger en raison de mariages hasardeux

Ce n’est seulement dans les années 30 que la race est vraiment développée pour sa beauté et pour la compagnie, notamment à Belle-île en mer par les sœurs Léger, puis reconnue en exposition en 1939 avec leur célèbre femelle « Mignonne de Guerveur ». 

Mélangés à d’autres races comme le British Shorthair après la seconde guerre mondiale et presque disparus, les Chartreux seront finalement sauvés dans les années 80 et protégés par la mise en place d’un nouveau standard, interdisant les croisements avec d’autres races. 

Il reste assez localisé à la France même si quelques éleveurs ont exporté des sujets aux Etats-Unis ou au Canada.

Comment prendre soin du Chartreux ?

L'entretien du Chartreux

​Le chartreux est un chat robuste, adaptable, bénéficiant d’une fourrure douce, très dense, laineuse et imperméable. Il a donc besoin de soins hebdomadaires voire quotidiens avec des brosses douces et à crans (étrilles).

La santé du Chartreux

On lui connait peu de problèmes de santé peut-être ce chat très français serait peu étudié au niveau international. 

Il peut néanmoins souffrir de maladies urinaires et notamment de calculs (lithiases urinaires) de type struvites (appelés aussi phosphates ammoniaco-magnésiens).

La reproduction du Chartreux

Un autre de ses points faibles est la reproduction des chattes de groupe sanguin B.

Chez le Chartreux, en France, un nombre assez important d’individus sont du groupe B (20% environ). Les chatons dont la mère est de groupe sanguin B peuvent être atteints par l’isoérythrolyse néonatale, une maladie sanguine grave. Les chatons nés de mère B qui seront A ou AB (apport des gènes du père) pourront absorber des anticorps maternels anti-A dans le colostrum (lors des premières têtées).

Une fois dans leur sang, les anticorps anti-A de la mère détruisent les globules rouges A (ou AB) : on parle d’érythrolyse ou d’hémolyse. Cette maladie est généralement mortelle en quelques heures, et pour ceux qui survivent elle entraine de graves lésions des extrémités des membres et de la queue. Aucune attaque des globules rouges des chatons issue d’une mère de groupe sanguin A n’a en revanche été observée.

Il est donc intéressant, dans un but préventif, de tester les mères pour typer leur groupe sanguin et alimenter les chatons des mères de groupe B avec un lait maternisé dès la naissance. Cette précaution ne sera pas à prendre pour les chatons des femelles B croisées avec un male B.