L’épilepsie est une maladie qui fait peur mais elle est de mieux en mieux prise en charge chez le chat. Nous vous expliquons les principaux points pour que vous puissiez accompagner le mieux possible votre chat épileptique.

Qu’est-ce que l’épilepsie chez le chat ?

Le terme épilepsie, vient du grec ancien epilambanein qui veut dire « prendre par surprise ». C’est une maladie neurologique, qui se traduit par des crises avec des troubles moteurs caractéristiques (convulsions) et d’autres manifestations plus ou moins variables (selon l’origine cérébrale de l’anomalie). 

La crise convulsive est une contraction répétée et involontaire d’un ou plusieurs muscles, créée par une décharge électrique soudaine (dépolarisations membranaires) au niveau du cerveau.

On parle de cette maladie à partir de deux crises par an chez votre chat.

Quels sont les signes de l’épilepsie chez le chat ?

Une crise d’épilepsie évolue en 3 phases :

  1. La phase qui précède la crise ou « aura », pendant laquelle votre chat parait inquiet, agité, cherche votre contact ou s’isole…
  2. La phase qui précède la crise ou « aura », pendant laquelle votre chat parait inquiet, agité, cherche votre contact ou s’isole…La crise ou « ictus » de contractions répétées et involontaires d’un ou plusieurs groupes de muscles. Elle dure une à plusieurs minutes, pendant lesquelles le chat se couche sur le côté, perd conscience, a les pupilles dilatées (mydriase), respire de façon irrégulière, produit de la salive (ptyalisme), émet de l’urine (mictions), des selles (défécations), se met à mâchonner, à pédaler.
  3. Puis apparaît une phase de récupération (post-ictale) avec une reprise de connaissance, parfois une excitation, des hurlements, de l’agressivité, une course poursuite de la queue…  Puis ces signes disparaissent progressivement ainsi que la désorientation et la perte de vision.

La maladie existe sous plusieurs formes :

  • L’épilepsie est dite généralisée lorsque le chat perd conscience de ce qui l’entoure (quelques minutes) et que les productions motrices sont symétriques, c’est à dire bilatérales car les deux hémisphères cérébraux sont touchés par la maladie. Cette forme concerne 90% des crises.
  • Elle est dite partielle ou focale lorsque l’animal n’a pas de perte de conscience mais une altération de celle-ci, lors de mouvements affectant seulement un membre ou lorsqu’une attitude anormale associée à une salivation excessive est observée. Dans ce cas, la maladie ne touche qu’un seul groupe de neurones (le foyer de la crise). Les symptômes observés sont alors le reflet de la (ou des) zone (s) cérébrale (s) qui est/sont touchée(s). 
  • Et elle est dite partielle complexe lorsqu’il y a une perte de conscience en plus des symptômes concernant le groupe de neurones touchés.

On parle de crises d’épilepsie isolées quand celles-ci sont espacées d’au moins 24h.

On parle de crises groupées, de « cluster » ou de crises en salve si plusieurs apparaissent en 24h de temps, avec un état normal entre chaque crise.

On parle « d’état de mal épileptique » ou de status epilepticus si la crise atteint 20 à 30 minutes, ou si les convulsions durent plus de 10 minutes sans retour à la normale.

Ce stade est une urgence vétérinaire qui doit amener à consulter au plus vite. 

Quelle est la cause de l’épilepsie chez le chat ?

L’épilepsie est à distinguer des crises convulsives créées par d’autres maladies. Ce que l’on appelle épilepsie « vraie » résulte d’un fonctionnement électrochimique anormal du cerveau :

  • Si la cause est une atteinte de la structure du cerveau l’épilepsie est dite alors lésionnelle, secondaire ou symptomatique, avec des causes intracrâniennes ou extra-crâniennes.
  • Si la cause est un dysfonctionnement cérébral sans atteinte de la structure du cerveau et que l’animal ne présente aucune anomalie neurologique entre les crises l’épilepsie est dite alors essentielle, primaire ou idiopathique (d’origine inconnue).​​

Comment savoir si votre chat est atteint d’épilepsie ?​

Le diagnostic et la qualification de la maladie sont difficiles, ils s’effectuent souvent :

  • En excluant d’autres hypothèse : comme l’atteinte d’un autre organe que le cerveau (hypoglycémie, intoxications etc) qui donne des manifestations identiques, qualifiées « d’épilepsie réactionnelle ».
  • En fonction de l’âge d’apparition des crises ; chez un très jeune ou un très vieux chat, l’apparition de convulsions doit orienter vers une autre hypothèse (malformations ou tumeurs).
  • Avec des examens complémentaires incluant la prise de sang, éventuellement une ponction de liquide cérébrospinal (recherche d’une épilepsie lésionnelle) et d’un examen d’imagerie cérébrale (Scanner ou IRM). 

Quels sont les chats prédisposés à l’épilepsie ?

Chez le chat aucune prédisposition génétique n’a encore été démontrée mais les chats européens à poils courts sembleraient présenter plus souvent la maladie. La descendance d’un chat épileptique aurait également plus de risque de présenter la maladie.

Comment aider votre chat épileptique ?​

La première aide est médicamenteuse :

En fonction de l’importance des signes observés et de la fréquence des crises, le vétérinaire prescrit des anti-épileptiques. Un traitement est rarement proposé pour une crise isolée.

Aider un chat épileptique peut se faire sous plusieurs phases

Le traitement est prescrit à vie, car cette maladie ne se guérit pas mais se stabilise avec les médicaments adaptés. Les réactions individuelles au traitement sont très diverses, s’il n’a pas d’effet, le vétérinaire devra alors essayer une autre molécule ou associer son premier choix avec un autre principe actif. 

Certaines des molécules prescrites sont efficaces mais toxiques si elles sont surdosées : elles entrainent des atteintes du foie (phénobarbital, phénytoïne, primidone), gastro-intestinales (diazépam) ou du pancréas (bromure de potassium).

Certaines sont considérées comme plus « sûres » (imépitoïne, lévétiracétam) ou sûres sans maladie hépatique pré-existente (phénobarbital).

Les traitements homéopathiques ou à base de plantes n’ont pas fait la preuve de leur efficacité sur les convulsions mais ils peuvent contribuer à éviter l’apparition des crises en diminuant les états de stress par exemple…  

Les compléments alimentaires contenant des oméga 3, des antioxydants… sont également évoqués pour améliorer la prise en charge de l’animal épileptique.

La ration alimentaire doit être stable pour un effet optimal du traitement, d’autant que le traitement peut faire grossir votre chat : pesez-le régulièrement.

Il faut suivre l’évolution de votre chat épileptique :

Le vétérinaire doit effectuer des analyses sanguines régulières pour ajuster, surveiller les taux du médicament dans le sang et éviter le surdosage. Notez la fréquence des crises, cela permettra à votre vétérinaire d’avoir une idée du pronostic et de mieux prescrire.

Un suivi rigoureux et régulier est impératif notamment par le biais d’applications comme avec Mon Animal Epileptique du laboratoire TVM : date, heure, durée, description des phases, durée du post-ictal, alerte si les crises sont trop fréquentes… 

Protégez votre chat épileptique :

Pendant les crises, protégez votre chat en évitant qu’il puisse se blesser.

Gérez son stress, avec des produits anti-stress pour prévenir de nouvelles crises et diminuer un éventuel état anxieux. En phytothérapie, la valériane pourrait être une aide complémentaire pour ses effets sédatifs et relaxants.

Une consultation avec un vétérinaire comportementaliste peut s’avérer utile, notamment pour éviter les périodes de stress ou savoir les gérer (voyages, visite vétérinaire, visiteurs, déménagements…).

Stérilisez votre chat s’il ne l’était pas.

Le chat épileptique peut jouer (raisonnablement), vous accompagner en vacances, sortir (vous pouvez l’équiper d’un GPS pour surveiller ses déplacements).

Il peut donc vivre une vie tout à fait normale s’il est bien pris en charge et suivi par votre vétérinaire, mais aussi bien surveillé à la maison.