Votre cheval s’est blessé, il a une ou plusieurs plaies, et, que cela nécessite l’intervention du vétérinaire ou pas, vous devez réagir rapidement pour éviter une infection. Voyons ensemble la conduite à tenir et les premiers gestes.

Quelles sont les différents types de plaies chez le cheval ?

Les plaies superficielles

Seule la peau est sectionnée, il n’y a pas d’atteinte des tissus profonds. C’est par exemple une estafilade due à des fils de fer barbelés (à proscrire), un morceau de métal coupant dans le camion ou le box (à inspecter régulièrement), ou encore le crochet d’un seau. La coupure est généralement nette, c’est le meilleur des cas. Si la plaie est petite on parle d’une atteinte, si elle est plus large elle va nécessiter l’intervention du vétérinaire pour recoudre.

Les plaies contuses

En plus de la plaie visible, il y a eu un choc, ou contusion. Ce traumatisme a écrasé les tissus profonds, qui vont être dévitalisés, vont se nécroser et mourir. Dans ce cas les sutures vont lâcher à environ 10 jours. Pourquoi suturer alors ? Parce que la peau est le meilleur des pansements, et que même dix jours vont améliorer la cicatrisation.

Il est parfois difficile de faire la différence entre une plaie superficielle et une plaie contuse, à moins que l’on ait vu l’accident se produire et que l’on soit capable d’évaluer le choc. Sinon c’est parfois l’aspect de la plaie, mais surtout son évolution qui donne l’information.

Les plaies pénétrantes

Elles peuvent être très petites, mais très graves si elles sont en regard d’une articulation ou d’une gaine tendineuse, milieux très favorables au développement d’une infection aux conséquences lourdes.

Ici on peut citer les plaies pénétrantes par coup de fourche : lorsque l’on cure le box et que le cheval est présent et bouge, l’accident est vite arrivé ! Il faut prévenir immédiatement et faire venir le vétérinaire sans attendre.

Un autre exemple, le « clou de rue » : un clou oublié par le maréchal peut se planter verticalement dans les fourchettes, et au pire atteindre la bourse synoviale sous l’os naviculaire, avec pour conséquence une arthrite septique qui va nécessiter un lavage chirurgical sous anesthésie générale.

Quels sont les premiers gestes face à une plaie chez le cheval ?

En effet, la suture peut attendre, 24 voire 48 heures, mais une plaie laissée sale va se contaminer rapidement en quelques heures. Et une plaie souillée :

  • ne pourra plus être suturée ;
  • va mal cicatriser.
L'urgence n'est pas de recoudre, l'urgence est de nettoyer !

L’urgence est donc de nettoyer, selon les étapes suivantes :

Tondre

C’est le premier geste à faire, et il faut tondre large. Une petite tondeuse est un outil indispensable dans une écurie, elle vous servira pour chaque petite plaie, pour nettoyer les crevasses des paturons, etc. Si vous n’en avez pas, vous pouvez essayer de dégager les poils aux ciseaux et raser les bords de la plaie, mais c’est bien plus long et plus compliqué.

Si vous n’avez pas de tondeuse et que vous raser, sachez que les poils mettrons beaucoup plus de temps à repousser.

1er geste : tondre large

Désinfecter : 3 savonnages

Une fois tondue, la plaie doit être désinfectée, et cela commence par des savonnages à la povidone iodée forme savon (Vétédine Savon par exemple), à toujours avoir dans une écurie.

Avec un seau d’eau tiède et un paquet de compresses, vous allez effectuer 3 savonnages / rinçages :

  • Le premier bien large, en faisant le tour du membre, en partant de la plaie et en s’en éloignant, puis rinçages ;
  • Le second sur une zone plus restreinte, autour de la plaie, puis rinçage ; 
  • Le troisième et dernier juste sur la plaie en hésitant pas à frotter pour la raviver un peu en la faisant légèrement saignoter pour améliorer la cicatrisation.

2nd geste : 3 savonnages à la povidone iodée forme savon

Désinfecter : application d’un antiseptique

Il ne sert à rien d’appliquer un désinfectant sans faire les savonnages, ceux-ci font 80% du travail.
Mais après les savonnages c’est utile, pour maintenir propre la zone de la plaie.
Il faut tamponner généreusement la plaie avec de la povidone iodée forme solution.

Faut-il mettre sous pansement ?

A ce stade, la plaie est propre, et si le vétérinaire arrive dans les instants qui suivent, vous le mettez dans les meilleures conditions possibles pour examiner, sonder, ou suturer si cela est indiqué.

Parfois la plaie est située dans une zone où vous ne pouvez pas fixer un pansement, dans ce cas vous laisser à l’air libre en répétant les soins quotidiennement.

Si l’atteinte ne nécessite pas l’intervention d’un vétérinaire et qu’elle est malgré tout suffisamment large pour mériter la protection d’un pansement, la technique est la suivante :

En premier, vous poser un tour de bande d’élastoplaste (bande collante) sur les poils secs bien au-dessus de la plaie. Surtout ne pas tirer sur l’élastoplaste car il est élastique et risque de faire garrot. Il faut juste le poser et appuyer dessus pour qu’il colle. Cette première bande va juste tenir votre pansement pour éviter qu’il ne descende.

Après avoir posé une compresse imbibée de Vétédine solution sur la plaie, vous enroulez autour du membre du coton gazé (plaques de coton entouré de deux bandes de gaze).
Vous posez votre coton de façon à laisser dépasser la moitié de votre bande d’élastoplaste en haut.

Vous faites tenir votre coton gazé en enroulant autour une bande Velpeau (ou bande crêpe), puis la bande de protection finale, une bande cohésive (souvent appelée Vétrap). Pour faire des économies on utilise parfois une simple bande de repos si le cheval est sage et n’enlève pas tout.

Et pour finir, vous refaites un dernier tour d’élastoplaste que vous solidarisez avec le premier, élasto sur élasto, de façon que votre pansement ne glisse pas vers le bas du membre.

Voici le pansement fini, qui doit toujours être beaucoup plus grand et large que la plaie elle-même afin d’éviter toute contamination extérieure. A refaire tous les deux jours pour suivre l’évolution de la plaie.

En conclusion, vous pouvez agir, il ne faut pas rester les bras ballants en attendant le vétérinaire, au risque de lui présenter une plaie souillée et trop tardivement. Retenir l’importance de la tonte et des savonnages, et d’avoir le bon matériel et une pharmacie contenant les produits de base.

Découvrez d'autres articles sur les chevaux :