Suite aux différents articles publiés ces derniers jours sur la toxicité des pesticides domestiques sur la santé humaine, nous désirons vous rappeler les précautions d’emploi des antiparasitaires pour animaux à ne pas négliger.

Les chiffres clés

L’Anses (Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) nous rappelle que :

  • 61% des détenteurs d'animaux domestiques (50% de l'échantillon testé) traitent leur chat, leur chien ou leur lapin contre les puces et les tiques ;
  • 40% des ménages ont recours à des biocides* contre les insectes volants ;
  • 28% des ménages ont recours à des biocides* contre les insectes rampants ;
  • 12% des ménages utilisent des répulsifs corporels contre les insectes ;
  • 9% des ménages utilisent des produits contre les rongeurs ;
  • 7% des ménages utilisent des produits contre les poux humains ;
  • 4% des ménages utilisent des produits contre les acariens.​

L'utilisation des produits phytopharmaceutiques chimiques​

Les produits phytopharmaceutiques chimiques ne sont évidemment pas absents : 20% des détenteurs d'un espace extérieur font par exemple appel à des produits contre les maladies des plantes. Mais pour les usages liés au jardinage, les utilisateurs sont généralement plus prudents, lisant les notices et les respectant mieux.

« 70% des personnes qui ont des produits pour le jardin déclarent suivre les précautions d'emploi. Ils sont plus au courant pour les pesticides utilisés au jardin, parce qu'on en parle beaucoup dans le débat public », explique à l'AFP Jean-Luc Volatier, adjoint à l'évaluation des risques à l'Anses.

Le chiffre est similaire pour les solutions contre les poux. Mais en revanche, seulement un peu plus d'un tiers des particuliers respectent les règles de prudence avec les produits contre les insectes volants.

Pourtant, « ce sont les mêmes molécules », insiste Jean-Luc Volatier. « Par exemple, les pyréthrinoïdes, qui sont les plus utilisés, peuvent être utilisés contre les cafards ou les fourmis, mais aussi dans le jardin ou pour protéger les animaux domestiques contre les puces ».

La problématique des pesticides à domicile

Les pesticides interdits

Les dates d'utilisation ne sont pas respectées. Un quart des ménages avaient sur leurs étagères des pesticides interdits. Et il est possible que cette proportion soit aujourd'hui encore plus élevée : les produits phytosanitaires chimiques utilisés en jardinage sont en effet totalement bannis pour les particuliers depuis le 1er janvier.

Le recyclage des pesticides

Ce qui, relève Pesti'Home, pose un autre problème : 60 % des Français jettent à la poubelle les produits non utilisés ou périmés et qui devraient être mis en déchetterie.

« Jeter ces produits à la poubelle ou dans l'évier peut poser problème d'un point de vue environnemental et sanitaire », souligne Jean-Luc Volatier.

Les recommandations de l'Anses sur l'utilisation des antiparasitaires

Recommandations de l'Anses sur l'utilisation des antiparasitairesChacun des antiparasitaires utilisés en médecine vétérinaire est soumis à une autorisation de mise sur le marché. Cette autorisation est délivrée, sur la base d'une évaluation bénéfice/risque pour une espèce animale donnée, par l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire (ANMV), l’une des composantes de l’Anses.

Ces médicaments vétérinaires ne sont pour autant pas anodins et nécessitent de mettre en œuvre les précautions d’emploi préconisées par l’Agence lors de chaque utilisation.

Utilisez le médicament vétérinaire adapté pour traiter votre animal

Les autorisations de mise sur le marché des médicaments vétérinaires sont délivrées pour une espèce animale donnée. Il est donc important de respecter l’espèce animale pour laquelle est destiné chaque médicament vétérinaire !

L’Anses enregistre régulièrement des effets indésirables graves, voire mortels, chez des chats traités avec des antiparasitaires externes à base de perméthrine qui sont destinés aux chiens.

Ces médicaments peuvent entraîner des troubles neurologiques (tremblements, convulsions, ataxie, agitation, coma) associés parfois à des signes digestifs, pouvant être mortels pour le chat. Quelques gouttes peuvent suffire à induire des effets graves chez les chats les plus sensibles.

Santé humaine : respectez les conditions d’emploi des médicaments vétérinaires

Des effets indésirables chez l’homme peuvent survenir par contact avec les animaux traités ou bien par contact direct avec le médicament vétérinaire lors de l’administration à l’animal. Cela peut également survenir suite à une erreur de manipulation, d’utilisation ou par ingestion accidentelle. Pour éviter la survenue de ce type d’effets, veillez au strict respect des conditions d’emploi indiquées dans la notice d’utilisation fournie avec chaque produit :

  • Lavez-vous les mains après utilisation ;
  • Rincez à l’eau avec soin la peau ou les yeux en cas d’exposition accidentelle ou de projections ;
  • Ne pas fumer, boire ou manger pendant l’application ;
  • Ne manipulez pas et ne laissez pas les enfants jouer avec les animaux traités tant que le site d'application n'est pas sec ou après un délai prescrit lorsque celui-ci est mentionné dans la notice ;
  • Il est préférable de traiter les animaux en début de soirée et de ne pas laisser les animaux venant d’être traités dormir avec leurs maîtres, en particulier avec des enfants.
N’utilisez pas d’antiparasitaires destinés aux animaux pour traiter les poux des enfants !

Les médicaments vétérinaires autorisés pour les traitements antiparasitaires, insecticides ou acaricides sont destinés aux animaux de compagnie et ne doivent en aucun cas être utilisés pour le traitement des poux chez les enfants. En cas d'infection par les poux, il est recommandé d'utiliser les traitements adaptés, notamment en fonction de l'âge de l'enfant, en prenant conseil auprès de professionnels de santé (pharmaciens, médecins).

Dr Christian Jouaneau, vétérinaire et rédacteur
Source : anses.fr

*Biocide : produit qui détruit les êtres vivants (fongicide, herbicide, pesticide)